mercredi 3 décembre 2008

Jean Chien Fou

Salut à tous ! ça fait un moment, hein ? Désolé mais j'étais dans une contrée reculée où je n'avais pas accès au 'ternet. (Paris) Toujours est-il que c'est pas encore aujourd'hui que je vais vous parler du dernier Eastwood et ce tout simplement, parce que j'ai vu un film superbe la semaine dernière et que je meurs d'envie d'en faire la pub. Et puis surtout parce que c'est un film sérieux, français et militant, bref, pas trop ma tasse de thé habituelle. Je vais vous parler de "Johnny Mad Dog".


Johnny Mad Dog est un soldat, un bon soldat, il est même chef d'une petite unité avec son second No Good Advice. Le film suit son histoire, on le voit en opération, on le voit tuer, blesser, frapper, et même violer. On le voit se droguer, commander son unité, décider de la vie ou mort des personnes qu'il croise, mais aussi tomber amoureux. On est en Afrique et la guerre est comme souvent civile et ethnique. Johnny Mad Dog doit se battre contre un ennemi qui peut être partout, il se bat dans des villes, des maisons, des foyers. Il lui arrive de tuer des vieux, des femmes et des enfants. Johnny Mad Dog est un film de guerre, dur, brutal, qui montre la vérité sans fard.
Seulement le truc c'est que Johnny Mad Dog est un enfant, ce bon soldat a à peine 16 ans, son second a une petite dizaine et toute son équipe est aussi jeune. Une armée d'enfants soldats manipulée pas des officiers adultes et sans scrupules. Drogués, les enfants sont persuadés d'être invincibles, on leur montre même que leurs grigri les rendent insensibles aux balles. On les galvanise, on les mets en transe, et on les envoie au feu torses nus et sans casque. Et ceci n'est qu'une liste non-exhaustive des atrocités que l'on nous montre dans ce film. C'est une fiction tournée avec d'anciens enfants soldats, un film qui flirte sans cesse avec la réalité.
Très dur et à l'atmosphère étouffante, Johnny Mad Dog ne laisse pas de côté tout partis-pris esthétique et nous offre une image sublime, peuplée de ralentis puissants ainsi que de scènes surréalistes, baroques et colorées.
Très proches du documentaire, le film acquiert une puissance évocatrice encore plus forte grâce à la mise en scène de Jean-Stéphane Sauvaire. Produit par Matthieu Kassovitz, le film est courageux, beau, triste mais important.
Johnny Mad Dog alterne les point de vue du héros avec celui de Laokole, une jeune fille innocente qui doit se prendre en main pour protéger son jeune frère et son père amputé des deux jambes.
La force du film réside aussi dans les interprétations, celle de Daisy Victoria Vandy, qui joue Laokole, volontaire et courageuse, celle de l'acteur qui joue No Good Advice, dont je n'ai pu trouver le nom, stupéfiante de rage et d'agressivité et enfin celle du rôle-titre Johnny Mad Dog, joué par Christophe Minie qui déborde de charisme et arrive à attirer la sympathie sur lui malgré les atrocités qu'il commet. (personnage qui pose aussi la question du traitement des antihéros au cinéma, au même titre que Mesrine)


Johnny Mad Dog est un film important, qui n'est pas à voir seulement pour son sujet, le traitement n'a pas été laissé sur le côté ce qui en fait un film d'autant plus beau et touchant.
C'est une réussite et il a été justement récompensé dans plusieurs festival (Meilleur premier film français à Deauville, Prix de l'Espoir de la sélection Un Certain Regard à Cannes).
Allez le voir, mais sachez que c'est loin d'être un divertissement rigolo et insipide.

Damn', faut a-bso-lu-ment que je vous parle de RocknRolla aussi !
Bah ce sera pas tout de suite, vu que je pars regarder Pour Elle...

Keep your eyes open.

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