mardi 28 avril 2009

Still Walking,

Pas grand chose de palpitant cette semaine au ciné.
Heureusement, il y a le nouveau film du réalisateur de
Nobody Knows : Kore-Eda Hirokazu.
Il s'agit de
Still Walking !
Réalisé par Kore-Eda Hirokazu
Avec Hiroshi Abe, Yoshio Harada, Kirin Kiki
Nous sommes transportés à Yokohama, dans une famille endeuillée, réunie à l'occasion de l'anniversaire de la mort de leur fils. Le deuxième fils, désavoué et marié avec une veuve avec un enfant, vient passer deux jours chez ses parents. Chronique subtile sur le deuil et sur les rapports parents/enfants, le film montre le déroulement de ce séjour, sans plus. Dit comme ça, on peut avoir l'impression qu'il ne se passe rien. Ce n'est pas faux, ici, pas de rebondissements, de drame soudain, ou autre. Pourtant on est de suite embarqué dans l'histoire, essayant de récolter des indices dans ces conversations anodines au premier abord.
La force du film réside dans son apparente simplicité. Les dialogues sont des trésors de réalisme, on y parle de tout et de rien, de cuisine ou de musique et pourtant, chaque réplique apporte un petit quelque chose aux personnages ou nous renseigne sur leur passé. Kore-Eda Hirokazu est d'une subtilité étonnante, il nous montre des scènes sans intérêt apparent, mais à la beauté farouche et fascinante. Il n'y a rien d'inutile dans Still Walking, chaque plan apporte sa pierre à cette construction plus complexe qu'il n'y parait.
L'interprétation est de haute-volée, du grand-père acariâtre au petit fils taciturne, tous sont patiemment construits. C'est l'authenticité qui prime, les acteurs sont d'une justesse sans pareille, délaissant le superflu et les tics de cinéma. C'est une intrusion dans une famille blessée que Kore-Eda Hirokazu nous propose et le voyage est passionnant. Le film est très beau, délicat et feutré. la mise en scène n'est que douceurs et volupté épaulée par une photo superbe.
Encore une fois, nous avons droit à une histoire où le mode de vie japonais est mis en exergue. On retrouve ce sens de l'honneur et du paraître prédominant, cette "phobie" du contact physique et une hiérarchie sociale inévitable. On assiste aussi à beaucoup de rites traditionnels, qui sont souvent emplis de solennité mais en décalage avec la réalité.
C'est aussi un film où les thèmes de la transmission, du deuil et de la vieillesse sont abordés. Et sans lourdeur.
comme disaient les autres : faut pas faire chier mémé !
Vous avez compris, Still Walking est un îlot de délicatesse, une perle de subtilité interprétée avec sobriété et d'une beauté rare. Pour ceux qui ont apprécié Tokyo Sonata, c'est un film qui poursuivra joliment votre incursion dans le mode de vie japonais.

Prochaine chronique :
Wolverine !
Ça va trancher, chérie.

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