lundi 23 février 2009

And the winner is... not The Wrestler !

Grosse déception la nuit dernière aux Oscars : Mickey Rourke n'a pas eu l'Oscar du meilleur acteur, au profit de Sean Penn (dans Harvey Milk, un film qui promet beaucoup et qui prouve encore une fois la prédominance des biopics dans les palmarès de festivals).
Et pourtant The Wrestler est un film qui mérite d'être vu :
Réalisé par Darren Aronofsky
Avec Mickey Rourke, Marisa Tomei (nominée elle aussi aux Oscar, catégorie meilleur actrice dans un second rôle, juste nominée...)
Qu'il était attendu ce film ! Les choux-gras médiatiques sur le "retour au sommet" de Mickey Rourke, après une "traversée du désert" tellement proche de celle de son personnage ; Darren Aronofsky attendu au tournant après son très critiqué The Fountain ; un Lion d'Or à Venise pour un film sur le catch ; et la mort du petit chien de Rourke...
Mais qu'en est-il réellement ?
Et bien tout d'abord, The Wrestler n'est pas un film sur le catch. Les matchs ne doivent pas excéder le quart du métrage. C'est un film sur un catcheur finissant, une vieille gloire sportive qui penne à quitter le ring. Il aurait pu faire du tennis ou du curling, le film aurait été quasiment le même. Aronofsky a choisi un sport populaire pour s'ancrer dans l'amérique profonde. Mickey Rourke catche le week-end dans des salles des fêtes ou des gymnases municipaux, il signe des autographes avec de vieux catcheurs tous plus estropiés les uns que les autres.
Désespérément seul, il s'est entiché d'une stripteaseuse qu'il a l'habitude de voir et qui est sympathique avec lui. Elle-même se pose des questions, sur sa relation, sur la distance client/ami...
Suite à des ennuis de santé, Rourke va être amené à faire des choix et à recontacter sa fille, qu'il a perdu de vue.
The Wrestler veut dire "le catcheur" et ce n'est pas anodin. Il ne s'agit pas d'un film sur le catch en général, même s'il nous apprend beaucoup sur le milieu, nous amène dans ses coulisses et démystifie un peu la chose, tout en montrant un profond respect. On suit Mickey Rourke tout au long du film, c'est sa vie qui en est le fondement. Et il est éblouissant : usé, fatigué, marqué par des années de gnons dans la figure, il promène difficilement sa grande carcasse et sa respiration laborieuse rythme la bande sonore. Mais il est transfiguré dès qu'il entre dans la salle de catch, jouant avec le public, agile et fort comme jamais.
La caméra d'Aronofsky suit Rourke au sens propre, le montrant souvent de dos, fascinée, dépassée par son héros. La mise en scène est sobre (loin de ses précédentes réalisations), la caméra quasi documentaire, laissant toute latitude aux acteurs pour développer leur jeu.
Mickey Rourke en tête, mais aussi Marissa Tomei (à voir dans Factotum) qui est éblouissante dans son rôle de strip-teaseuse, elle aussi vieillissante.
oui, je sais...
Un grand casting pour une histoire poignante et très ancrée dans la réalité, qui plaira même à ceux qui détestent le catch.

Gran Torino Powaaaaa!!!

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