mardi 31 mars 2009

3 Royaumes et un réal'

Guess who's back ?
C'est John Woo ! De retour avec quoi ? Me direz vous. Mission Impossible IV ? Paycheck II ? En tout cas, un truc avec des ralentis, des colombes et des flingues.
Des ralentis, oui. Des colombes, aussi. Mais pas la moindre pétoire à l'horizon ! Car il s'agit de
3 Royaumes !
Réalisé par John Woo
Avec Tony Leung Chiu Wai et Takeshi Kaneshiro
Monsieur Woo est de retour dans son pays natal, fini les pantalonnades hollywoodiennes, il tourne de nouveau en mandarin et pour un film historique qui plus est ! Le film s'attache à la bataille la plus célèbre de l'histoire chinoise, celle dite de la Falaise Rouge en 208 après JC. Et cela fait furieusement penser à celle de la guerre de Troie : un empire impérialiste va déclarer une guerre afin de se rendre maître de toute la Chine. Poussant ainsi les deux états visés à faire alliance, réunissant les plus grands stratèges de l'époque.
Mais bien sûr, le méchant général (Cao Cao, et ce n'est pas une blague) expansionniste a en fait déclaré cette guerre pour récupérer la femme qu'il aime et qui s'est marriée avec son ennemi juré, le commandant du camp adverse (Zhou Yu). Une armée gigantesque qui s'en prend à une poignée de soldats (50 à 60 000 contre 200 à 500 000, les chiffres diffèrent entre la police et les organisateurs) retranchés dans leur forteresse, ça ne vous dit rien ? Ajoutez à cela la passion qu'ont les chinois pour la stratégie martiale et une grosse tendance à faire des coups fourrés et on a l'impression d'assister à l'Iliade autour du Yangtze !
Résultat : un film épique, spectaculaire, un scénario malin et des acteurs extraordinaires.
John Woo s'est clairement fait plaisir avec des images gargantuesques. Mais, et c'est là où le film pêche un peu, la mise en scène est quelque peu maniérée. Bon, les ralentis toutes les deux minutes, on connaît, on est habitué et c'est souvent pas mal. Mais quand il filme les deux héros jouant à la cithare comme un clip de R'n'B où la fille chante comment elle s'est fait plaquée par son mec, non merci. Le slents travellings avec des bougies en premier plan et les superpositions d'images qui donnent la nausée, c'est pas ce qu'il a fait de mieux. Bon ça arrive deux fois dans le film, ça doit faire en tout et pour tout cinq minutes, et le reste est plutôt agréable
Fais-moi mal Johnny, Johnny, Johnny !
Un film de guerre épique et stratégique sur fond d'histoire d'amour, qui ne vous fera pas regretter vos 9 euros.

A bientôt les petits loups !

lundi 23 mars 2009

Mon premier Bébé !

Yo, boyz and girlz !
Je sais, certains d'entre vous attendent mes impressions sur The Watchmen, La Vague, Welcome, ou Bellamy, ou encore Un Tir Dans La Tête. Tout cela va viendre durant la semaine (si tout va bien).
Mais avant, il fallait absolument que je partage ma joie de jeune papa avec vous :

Mon premier montage pour Dipp est en ligne sur le Vlipp.fr !
Et en exclusivité sur ce blog :

Bien sur, à chaque vision, je bloque un peu plus sur mes erreurs, ou idées non exploitées. Mais j'ai bon espoir d'être repéré par Clint Eastwood dans le courant de l'année prochaine.

Pour ceux qui aimeraient en savoir plus sur The Watchmen, j'en ai parlé dans ce Truckult. Et si vous êtes plus généralement fans de comics et de cinéma, ou même simples curieux, vous devez absolument écouter l'émission du 15 mars dernier. Émission où mon cousin et moi-même avons devisé très gaiement sur les adaptations de comics au cinéma. Et qui est écoutable ici.

Voilà pour les nouvelles, les critiques devraient revenir plus souvent.
Passez un bon printemps du cinéma, moi je vais le commencer avec The Chaser !

Kiss, kiss !
Bang ! Bang !

ps : en espérant avoir bien fait flipper ma famille avec ce titre.

lundi 16 mars 2009

Watchmen, débattons

Bonjour à tous,
je suis un peu honteux, ça fait un moment que j'ai commencé cette note sans réussir à la poster. Mais vu que je tenais à la mettre.

Car j'ai été voir le film le plus attendu par les geeks en ce début 2009 :
Watchmen, les Gardiens !

Réalisé par Zack Snyder Avec Jackie Earle Haley (Rorschach), Patrick Wilson (Le Hibou), Malin Akerman (Le Spectre Soyeux), Matthew Goode (Ozymandias), Billy Crudup (Dr Manhattan), Jeffrey Dean Morgan (Le Comédien)
Le comics original d'Alan Moore Et Dave Gibbons est une œuvre mythique de la BD d'outre-atlantique. Le passer par le prisme du cinéma était donc une opération à haut risque qui pouvait déclencher des furies destructrices de la part des fans. C'est pour ça que Zack Snyder a été choisi, il est vrai qu'après L'armée des morts et 300, ce dernier possédait un capital sympathie non négligeable chez les nerds de tous bords.
Le comic est foisonnant, tellement qu'il a traîné une réputation d'inadaptabilité au grand écran. En tout cas beaucoup s'y sont cassé les dents, et pas des moindres : Terry Gilliam (décidément, un sacré poissard) et Daren Aronofksy. Deux réalisateurs avec une vraie vision de mise en scène et des partis-pris potentiellement déroutants. Mais voilà, même le génie Gilliam a déclaré qu'il était inadaptable. Zack Snyder ne fait pas partie de la même famille de cinéastes : c'est un animeur d'image, un adaptateur fidèle (au maximum), un metteur en images.

Résultat il a relevé le défi à sa façon, se concentrant sur l'aspect visuel et taillant dans la masse de l'œuvre. Il a gardé l'essence de l'histoire de Moore, enlevant beaucoup des intrigues secondaires essayant de ne pas trop perdre le spectateur dans une intrigue labyrinthique. Car il est vrai qu'il aurait fallu plus d'une dizaine d'heures de film pour traiter correctement la chose.
Sur ce point on ne peut pas en vouloir à Snyder, et s'il a fallut qu'il change la fin pour garder une cohérence, que ceux qui ont lu le comic essaient d'imaginer ce qu'elle aurait donné au ciné : c'était le meilleur moyen de sombrer dans le ridicule. Par ailleurs cette fin garde sans conteste l'esprit de l'originale, je dirait même qu'elle est plutôt bien trouvée.
Vous l'avez compris je n'ai pas beaucoup de griefs à l'encontre de Zack Snyder (dont il est vrai que je me suis délecté de son Armée des Morts), car, en restant réaliste, je pense qu'il a fait une adaptation des plus fidèles et qu'il pouvait pas s'en sortir beaucoup mieux étant donné le matériau original et sa complexité.
Il reste évident qu'il est primordial de lire la BD d'Alan Moore, car toutes ces intrigues secondaires, extrêmement bien construites, lui donnent une saveur incroyable. Visuellement le film est un régal, très fidèle, il a même gagné en noirceur, nous offrant des images superbes. Le générique de début, rien qu'à lui mérite le déplacement. Pour ma part, je l'ai déjà revu un bon paquet de fois sur le net (faites-vous plaisir ici). Snyder a eu la bonne idée de garder une couleur musicale fidèle à l'époque en utilisant des artistes historiques (fini Nine inch nails !), Hendrix, Dylan, Janis Joplin, Léonard Cohen, etc. Idée judicieuse et qui apporte un plus au film, malheureusement, elle est aussi à l'origine de la plus mauvaise scène du film.
Car la scène d'amour entre les personnages principaux (du film) est inutilement rallongée, filmée au ralentit et sur laquelle résonne le Hallelujah de Cohen rendant le tout tellement cliché que ça en devient nauséeux. Phénomène similaire à la scène de débarquement au Vietnam accompagné par La Chevauchée des Valkyries. Mais il s'agit là que de deux incidents isolés, car le film est tenu par des acteurs inspirés et excellents. Et tout particulièrement Jeffrey Dean Morgan qui nous livre un Comédien désabusé et cynique à souhait, et surtout Jackie Earle Haley qui a donné chair à Rorschach. Flippant, menaçant, fou, il est extraordinaire et met sa voix de baryton (ou de basse, je sais pas bien) au service de son personnage lui donnant encore plus de consistance.

Au vu du défit qui s'est présenté à lui, Zack Snyder a réussi une adaptation très fidèle et un film de super-héros plus noir et complexe que la moyenne. Vous n'avez aucune raison de ne pas le voir ! Who watch the Watchmen ? ps : Si les adaptations de comics au cinéma vous passionnent, j'en au parlé longuement dans l'émission de mon cousin Alexis : 100 ans de cinéma

mardi 3 mars 2009

Eastwood GT

Lundi après-midi, 18h05, dans la salle 2 du Katorza, au 2ème rang.
J'attends le grand Clint.
Après des mois à se passer la bande-annonce en boucle en s'extasiant devant la voix rauque et les grognements d'Eastwood, Gran Torino est enfin sorti !
Réalisé par Clint Eastwood
Avec Clint Eastwood, Bee Vang et Ahney Her
Tout d'abord, étouffons la polémique dans l'oeuf.
Clint Eastwood est républicain, il l'a toujours clamé, c'est un chantre de l'autodéfense et il a un bon paquet d'idées que je suis loin de partager. Et pourtant c'est une légende pour moi. Les artistes doivent toujours être dissociés des hommes. Blâme t-on La nuit des généraux, parce que Omar Sharif a récemment foutu un coup de boule à un policier et s'est battu avec un collègue sur un tournage (à coup de lampe, quand même) ? Non, parce que son travail est irréprochable.
Mais parfois cela transpire dans les oeuvres. Doit on blâmer Gran Torino parce qu'il véhicule des idées réactionnaires (comme nombre des films d'Eastwood), comme le font certains de mes collègues (que j'apprécie énormément par ailleurs) ?
Personnellement je ne peux pas m'y résoudre. Descend t-on un film parce qu'il défend des idées de gauche ? Jamais. Ou tellement rarement. Outre les intéressantes conclusions sociologiques que l'on pourrait en tirer sur les critiques de cinéma, il est étonnant de voir que les critiques sont partiales. Est-il si difficile de juger un film sur ses qualités cinématographiques ? Aurions-nous découvert des perles telles que Le Cuirassé Potemkine, si l'on s'était arrêté à l'idéologie véhiculée ?
Essayons donc d'être objectif. J'ai dit essayons, même si, concernant monsieur Eastwood, l'admiration que je lui porte a une fâcheuse tendance à obscurcir mon jugement...
Puisque cet article commence à être plutôt long, on va faire vite.
L'échange n'était qu'une reconstitution sans vie avec une histoire vite oubliée, Gran Torino est plus semblable à Million Dollar Baby. Eastwood joue Walt Kowalski, un ancien de la guerre de Corée, réac, bougon, raciste, old school. A la mort de sa femme, il se retrouve seul blanc dans un quartier où il y a principalement des ressortissants de la communauté Hmong. L'histoire est plutôt classique, un vieux grincheux confronté à ce qu'il déteste le plus et qui va être amené à réviser son jugement. Rien de nouveau. Mais par contre, vu que c'est Clint, et que le monsieur sait raconter des histoires, il nous emporte dans le film. Gran Torino est un film drôle, Kowalski est un grogneur hilarant, un pince sans rire vanneur confronté à des personnages aux personnalités fortes. Les dialogues sont très relevés, le cynisme de Sue (jeune voisine Hmong jouée avec fraicheur par Ahney Her) répondant aux répliques racistes de Walt.
Le film nous installe dans un décalage culturel propice à la comédie avant de nous retourner complètement et brillamment pour nous amener aux bords des larmes.
Don't mess with the best !
Clint Eastwood est un grand metteur en scène et un acteur monolithique qui apporte une (ultime ?) pierre à sa légende. Si vous êtes fan, vous n'avez pas le droit de le manquer !

"I love the smell of paint balls in the morning" -Raj in The Big Bang Theory-

ps : je ressors de La Vague, ça faisait longtemps que j'avais pas vu une salle aussi sonnée à la fin d'un film.
http://www.wikio.fr Paperblog blogasty